Thursday, November 11, 2010

RTDN RAVAGEE PAR UN INCENDIE

Boma est en deuil. Toute la ville de Boma dort avec amertume, angoisse et pleurs. Ce mardi 9 novembre 2010, en la fête de la Dédicace de la Basilique de Latran, l'Église locale de Boma et toute la population bomatracienne viennent de connaître un événement douloureux : un grave incendie qui a détruit complètement les nouvelles installations de la chaîne de la radiotélévision Nguizani, RTDN. Comment peut-on retracer le film de l'événement ?
1. Une journée sans électricité
La veille de ce drame, la Snel (La société nationale d’électricité) dépose un communiqué à la radio - une des plus suivies de la contrée parce ayant une grande et large zone d’écoute (presque tout le territoire du diocèse, à savoir Boma, Bas-Fleuve, Moanda , une partie du territoire angolais : Cabinda et Soyo, sans oublier une bonne partie de la ville portuaire de Matadi)-, pour annoncer qu'il n'y aurait pas d’électricité dans la ville la journée de mardi de 8h00 à 18h00. Ici, rien d'étonnant : c'est le style presque hebdomadaire de vie pour les abonnés. Surtout en cette période où les pluies viennent de commencer, vivre sans électricité ou mieux avec les coupures intempestives relèverait d’exploit, pourquoi pas de chance. Prenant en compte ce communiqué, la direction de la chaîne, décide donc de profiter de ce manque d’électricité pour échanger autour des questions de la chaîne : grilles des programmes, méthode de travail…




















2. Retour d’électricité et production du drame
Personne ne pouvait imaginer que l’électricité pouvait revenir aux environs de 15h00. La chaîne avait déjà pris les précautions de débrancher ses appareils car effectivement la Snel reste toujours surprenante. Au lieu de 18h00, c’est curieux : aux environs de 15h15 que l’électricité revient. Comme à l’accoutumée, la ville jubile pour « cette grâce de retour de courant ». Le bruit est perceptible partout. Quelques instants après, un constat malheureux : des flammes sortent des installations du nouveau bâtiment de la radio et de la télévision. Le retour de courant s’étant exécuté presque en deux moments (une arrivée et un autre retour en l’espace de quelques minutes) a probablement favorisé ou provoqué un court-circuit dans les installations. Et le drame est survenu. Inimaginable ! la RTDN prend feu. Et quel feu ? Difficile à regarder ce feu dévastateur, consumant tout dans le bâtiment : mobilier, toute la documentation ( archives, supports, actes administratifs) , tous les matériels et équipements de la télévision. Rien que la cendre à observer. Quelle désolation !
3. Les larmes de la ville
Lorsque la ville accourt vers « le plateau » (siège de l’Évêché qui abrite les installations de la radio-télé) pour suivre le drame qui se produit, on ne peut s’étonner de voir les gens (hommes et femmes) en sanglots. On aurait pensé à un crash d’avion survenu en pleine ville. Face à l’impuissance d’agir, les mamans, en très bonnes Véronique, ne peuvent contenir leurs larmes. Des jeunes très attachés à la chaîne et à l’Église expriment leur tristesse et même leur ras-le-bol. Tout le monde ne comprend pas, tout le monde s’interroge, tout le monde est inquiet. Du coup, la ville comprend qu’elle va revivre les ténèbres de la communication. En effet, la chaîne de l’excellence (telle que la RTDN se définit) ne va plus émettre. Mais aussi la ville a manifesté sa compassion en pensant au matériel de qualité que possédait la télé et qui était en train de brûler, éprouvant ainsi une énorme perte financière. Cette perte se faisait déjà importante en voyant les flammes attaquer le nouveau centre pastoral Jean-Paul II.
4. Le Centre Pastoral Jean-Paul II, victime des flammes
La hauteur des flammes du bâtiment qui brûlait était telle qu’elles ont atteint la toiture du nouveau centre pastoral Jean Paul II dont elles ont consumé une partie de la conduite des eaux des pluies, du plafond et des tôles. Dans la recherche des solutions pour parer à l’incendie dudit bâtiment bien d’autres dégâts ont été enregistré dans ce beau nouveau site de recherche pastorale. Il s’agit de la destruction de presque toutes les portes. De fait, la police présente sur le lieu a cassé ces portes pour essayer de sortir les biens qui se trouvaient dans les différents bureaux du Centre pastoral JP II afin de prévenir contre tous les assauts du grand feu dévastateur qui annonçait déjà dangereusement ses couleurs.
5. L’onatra et le salut
C’est ici le lieu de souligner le grand travail abattu par le véhicule anti-incendie de l’onatra. Contacté par les services appropriés de l’économat diocésain et par l’appel urgent de Madame le maire de la ville qui suivait la situation à partir de son bureau, ce véhicule est arrivé légèrement en retard mais il a dû sauver noblement la situation. Sans sa présence, nous aurions regretté le Centre pastoral JP II et sans nul doute l’Évêché vu la proximité de deux bâtiments. Merci à l’entreprise pour le salut nous apporté.
6. Qu’est-il resté de notre RTDN ?
Tout ce qui était lié à la télévision est parti, sauf rien : matériels en cendre, bâtiment totalement détruit. Tout représente un grand désastre. Dieu aidant, avec l’arrêt du feu par la police anti-incendie de l’onatra, nous avons pu récupérer les matériels de la radio (sortis brutalement de leurs locaux). Mais c’est dans cette opération que des dommages vont certes être constatés. Car ce qui avait été posé méticuleusement était arraché violemment pour être épargné des flammes en pleine avancée. C’est dans cette vague que la vitre gauche de la jeep de Monseigneur l’Évêque a été cassée en vue de la sortir précipitamment de l’endroit où elle se garde.
7. La RTDN, un enfant chéri de la population
De partout et de tous les coins du diocèse des appels fusaient pour exprimer à l’autorité diocésaine, par notre biais, les regrets et même des condoléances face à ce grand drame. Des mots en abondance où chacun traduisait son affliction, sa compassion, bref ses sentiments. Au moins nous avons noté que la chaîne reste un enfant chéri du milieu. Certainement pour la qualité qu’elle abat. Beaucoup de visiteurs s’en sont rendu compte. Nous citerons parmi les personnes qui porteront un grand regret de cette situation : les Abbés Ambroise Mutshembé, Elvis Kininga et le Père Jean-Baptiste Malenge Kalunzu, tous trois du Centre interdiocésain. Sans oublier le Père Roger Wawa. Ils savent tous ce que valait ce grand , beau et magnifique cadre de travail comprenant le bureau administratif de la chaîne (directeur et son adjoint, le secrétariat et accueil, et toute la production télé). Impossible pour quiconque a vu fonctionner ce bâtiment dans son état de splendeur de comprendre ce qu’est devenu en l’espace de quelques temps ce bijou devenu pure cendre et mur écroulant.
8. Remerciements
Une immense reconnaissance à S. E. Mr le Gouverneur du Bas-Congo, qui s'est déplacé expressément pour constater les faits et encourager les affligés, ainsi qu'à Mme le Maire de Boma qui a suivi tout l'événement avec compassion et engagement. Merci à toutes les personnes qui nous ont aidés dans ce dur moment d’épreuves et qui vont certainement nous soutenir dans notre peine et dans la reconstruction qui s’entamera. Nous n’aimerions citer personne de peur d’en oublier quelques unes. Merci pour votre soutient spirituel, moral et matériel.
Abbé Jean-Claude DIAKI
Secrétaire-Chancelier
Dans les adresses ci-après vous verrez d'abord quelques images du Studio TV avec la partie administrative et technique de la Chaine avant l'incendie; ensuite ce que ces bâtiments sont devenus après l'incendie; et enfin la visite du Gouverneur de la Province du Bas-Congo et de Mme le Maire de Boma.
http://picasaweb.google.com/cypmbuka/RTDNAVANTLINCENDIE#
http://picasaweb.google.com/cypmbuka/RTDNENFEU#
http://picasaweb.google.com/cypmbuka/VISITEDUGOUVERNEURALARTDNSINISTREE#

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