Tuesday, November 27, 2007

25 NOVEMBRE, BOMA CATHEDRALE : OUVERTURE DE L'ANNEE PASTORALE 2007-2008

25 novembre 2007 : la Cathédrale de Boma a vibré d'allégresse ! Clercs, consacrés et laïcs se sont donné massivement rendez-vous pour célébrer l'ouverture de l'année pastorale 2007-2008. C'était l'acte à la fois final et initial ; clôture de l'année écoulée, terme de toute une série de rencontres d'évalation ; point de départ d'un nouvel élan pour un engagement pastoral communautaire.
L'homélie de Mgr l'Evêque, que vous pouvez lire ci-après, définit cette journée en même temps qu'elle annonce la nouvelle dynamique pastorale.


































Chers frères et sœurs,
1. « …à vous grâce et paix de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ » (Ep 1, 2)
2. En lcette solennité du Christ Roi, les fidèles de la Cathédrale Notre Dame de l’Assomption sont heureux d’accueillir tous les curés, administrateurs parois­siaux et administrateurs des quasi-paroisses ainsi que divers animateurs pastoraux, notamment aumôniers diocésains, représentants des MAC, membres de l’Equipe Diocésaine de Coordination pastorale, Supérieurs et Supérieures des Congrégations travaillant dans notre diocèse pour l’ouverture, en diocèse, de l’année pastorale 2007-2008. C’est ici, en effet, que tous ces agents pastoraux vont entendre le message essentiel de cette année pas­torale, pour qu’à leur tour ils vous le répercutent à dimanche prochain, 2 décembre, premier dimanche de l’Avent, jour choisi pour l’ouverture de l’année pastorale en paroisses.
3. Après avoir entendu la Parole de Dieu d’aujourd’hui, nous ne pouvons pas cacher notre étonnement : la première lecture, tirée du second livre de Samuel, décrit l’investiture royale de David, ancêtre du Christ ; Jésus était de la famille royale et donc il pouvait prétendre à être désigné Roi. De fait, la seconde lecture, de la lettre de saint Paul aux Colossiens, présente Jésus comme « l’image du Dieu invisible, le premier-né, avant toute créature, la tête du corps, c’est-à-dire l’Eglise… ». Mais alors, comment ce Jésus, dont l’inscription qui accompagne sa mort appelle « le roi des Juifs » meurt-il dans des conditions d’extrême pauvreté ; accusé, jugé et mis à mort sur une croix, après être abandonné même par ses proches collaborateurs, ses disciples ? A cette question, la sagesse humaine est impuissante à donner une réponse satisfaisante. Tournons-nous vers les Saintes Ecritures pour y puiser la sagesse qui vient d’auprès de Dieu. Lors de sa mort, l’un des brigands à ses côtés, lui dira : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne. » La réponse de Jésus est également éclairante : « Amen, je te le déclare : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »
Chers frères et sœurs,
4. Jésus-Christ est bel et bien Roi de l’Univers, mais d’une tout autre manière que les rois de ce monde. Pour Lui, être Roi : c’est se mettre au service de Dieu et des hommes , c’est libéré les hommes du péché par la mort sur croix, c’est faire la paix par le sang de sa croix, c’est rassembler tous les hommes en un Royaume de Dieu son Père. Et tout cela en toute simplicité et humilité, en acceptant même le rejet, la persécution, la haine, les injures et la mort honteuse. La célébration de la fête du Christ-Roi est un engagement à appartenir au Royaume du Christ. Aussi sommes-nous appelés à nous mettre, comme Lui, au service de Dieu et de nos frères et soeurs, en toute simplicité et humilité, même au prix de notre vie ; à devenir des rassembleurs de tout le monde, sans distinction, dans une même communauté des frères et sœurs.
5. C’est à la lumière de cette mission royale à la suite du Christ, Roi de l’Univers, que nous avons évalué notre thème pastoral de l’année qui s’achève et tracé les grandes lignes de la nouvelle année. Depuis l’année pastorale 2001-2002, nous sommes animés de la volonté de voir s’affermir dans notre diocèse l’ecclésiologie illustrée par la symbolique culturelle kongo de Makuku matatu matelimina nzungu, en soulignant les valeurs de solidarité, de concertation, de coresponsabilité et de sens du bien commun. Au cours de l’année pastorale 2006-2007, nous avons formulé notre thème pastoral en ces termes : « Makuku matatu matelimina nzungu, tous prenons réellement notre Eglise en charge » ; « Makuku matatu matelimina nzungu, betu kukipesa betu yonso na kusadisa Dibundu ya betu na bukieleka na bamfunu na yandi yonso » ; « Makuku matatu matelimina nzungu, tukivananu betu boso mu sadisa mu bukiedika-kiedika Dibundu dietu mu minkinza miandi mioso. » Nous avons insisté sur le fait que la collecte des fonds devait traduire vraiment notre sens d’appartenir à une Eglise-Famille de Dieu par la générosité de tous, l’engagement effectif des divers animateurs, l’honnêteté et la transparence dans la transmission de la collecte.
Chers frères et sœurs,
6. Comme à la fin de chaque année pastorale, diverses instances diocésaines se sont retrouvées à différents niveaux et en dernier lieu autour de l’évêque, le samedi 24 novembre à Boma, pour finaliser l’évaluation du thème pastoral de l’année dernière et tracé les grandes lignes de la nouvelle année pastorale. Il s’agissait, en premier lieu, de répondre à la question : qu’avons-nous fait au cours de l’année pastorale finissante ? L’apport le plus important de l’année passée, c’est que nous avons pu élargir la zone d’animation : nous avons été jusqu’à Pointe-Noire, à Bruxelles et à Matadi pour sensibiliser nos frères et sœurs ressortissants de Boma, les invitant à être de cœur avec nous dans l’action de la collecte annuelle des fonds. Il y a des promesses ; des souscriptions sont en cours.
7. Concernant le résultat de la collecte des fonds auprès des fidèles dans le diocèse, l’année 2005-2006 nous a rapporté 56.000,00 $ contre 300.000,00 $ attendus ; l’année qui vient de s’achever, 2006-2007, a donné 75.000,00 $ contre 300.000,00 $ escomptés. Comme vous pouvez le remarquer, par rapport à l’année 2005-2006, l’année 2006-2007 a connu une augmentation de 19.000,00 $. Merci pour votre générosité. Cependant, n’oublions pas qu’entre 75.000,00$ et 300.000,00$ il y a un écart important, une différence de 225.000,00$. Donc, même s’il y a eu une certaine augmentation, comprenez que le diocèse éprouve encore d’énormes difficultés pour répondre aux différentes sollicitations financières à partir de la seule contribution de ses fidèles. Ces sollicitations sont multiples : contribution à l’Eglise universelle (OPM), à l’Eglise Africaine (SCEAM), à l’Eglise Nationale (CENCO et ASSEPKIN) et réponse aux besoins du fonctionnement ordinaire du diocèse, sans parler des charges dues aux investissements. Le fonctionnement ordinaire du diocèse inclut : les agents pastoraux (prêtres, diacres, chefs catéchistes, catéchistes et autres animateur pastoraux), la formation initiale au sacerdoce et à la vie consacrée, les nouvelles structures d’évangélisation (Radio, Télévision, Nouvelles paroisses), les services centraux du diocèse (curie épiscopale, économat, Centre Pastoral Diocésain, Apostolat socio-culturel), les nécessiteux.
8. Ce constat nous a amenés à nous poser la question de savoir pourquoi le résultat n’a pas été plus élevé que cela même s’il est vrai que les gens sont pauvres ? Faut-il croire qu’une contribution d’un minimum de 600 FC par personne pour une année est une demande exagérée ? A cette questions trois observations ont été faites : 1) les curés n’informent pas suffisamment les fidèles sur la nature et les objectifs de la collecte des fonds ; 2) pour beaucoup de gens, le diocèse a beaucoup d’argent, il n’a pas besoin d’être aidé, impression qui résulte, entre autres, du fait que c’est surtout dans les paroisses que l’on trouve un plus grand confort matériel et que le style de vie du prêtre est au-dessus du commun des fidèles ; 3) enfin, pour pas mal de fidèles, notamment les membres des Chorales et des MAC, l’ « affaire-Eglise » est souvent identifiée à leur regroupement, de telle sorte que leur contribution financière est plus orientée vers leur Chorale ou leur MAC plutôt que vers la paroisse ou vers le diocèse.
Chers frères et sœurs,
9. Devant cette faible contribution des fidèles face aux besoins grandissants du diocèse, après avoir échangé avec plusieurs instances pastorales diocésaines, nous avons pensé qu’il était nécessaire de continuer à approfondir le même thème pastoral de l’année passée en mettant encore davantage l’accent sur la prise en charge de notre Eglise par nous-mêmes, comme une manière de rendre grâce à Dieu pour tant de biens dont il nous comble. Ainsi le thème de cette année garde la même formulation que l’année passée : « Makuku matatu matelimina nzungu, tous prenons réellement notre Eglise en charge » ; « Makuku matatu matelimina nzungu, betu kukipesa betu yonso na kusadisa Dibundu ya betu na bukieleka na bamfunu na yandi yonso » ; « Makuku matatu matelimina nzungu, tukivananu betu boso mu sadisa mu bukiedika-kiedika Dibundu dietu mu minkinza miandi mioso. » Une fois de plus, nous voudrions donc que la collecte des fonds exprime vraiment notre sens d’appartenir à une Eglise-Famille de Dieu par la générosité de tous envers l’Eglise dans ses besoins en signe de reconnaissance de la royauté du Seigneur. La contribution apportée généreusement est une part de produit de son travail que le fidèle réserve au Seigneur pour le remercier pour tant de bienfaits dont il le comble.
10. Pour mieux vivre ce thème pastoral nous mettrons un accent particulier sur l’information et l’animation. L’Equipe Permanente du Centre Pastoral et l’Equipe Diocésaine de Coordination Pastorale s’emploieront activement à sensibiliser les trois Makuku (laïcs, consacrés et clercs) pour que chacun, à son niveau, réponde à ce que l’on attend de lui, comme membre à part entière de l’Eglise ; que chacun sache que la collecte des fonds n’est pas une action momentanée et répondant à un besoin précis, mais plutôt une pratique normale et permanente de l’Eglise pour répondre à ses diverses charges financières et matérielles. Aux prêtres et aux membres des Chorales et des MAC il a été demandé un effort particulier. Les prêtres devront engager davantage une pastorale et une manière de vivre de proximité par rapport à leurs fidèles. Les MAC et les Chorales, tout en les remerciant pour tout ce qu’ils apportent aux paroisses et au diocèse, sont invités à être davantage conscients qu’ils sont d’abord membres d’un Sous-Poste, d’une CEVB, d’une paroisse, d’un diocèse avant de faire partie d’un MAC ou d’une Chorale. Toujours pour concrétiser le thème pastoral de l’année, nous aurons à intensifier la pastorale de la famille. Nous comptons beaucoup sur le mouvement familial. Notre pastorale réservera une large place à des rencontres familiales qui aident à refaire l’unité des couples en détresse, à la promotion des célébrations des mariages des couples en attente, à la préparation des couples encore non décidés et à l’organisation des célébrations jubilaires. La famille reste la première cellule de l’Eglise.
Bien aimés du Seigneur,
11. Je ne peux pas ne pas évoquer ici notre mission d’éduquer la population au devoir civique. Après le programme sur l’éducation civique lors de la Transition politique et sur les élections, les évêques de la RDC ont décidé de continuer à éduquer politiquement le peuple. Cela se fera à travers un programme intitulé « Réconciliation et bonne gouvernance ». Notre diocèse a lancé officiellement ce programme le 23 septembre, lors de la messe d’ordination diaconale et presbytérale à Boma Kabondo. Il s’agit de « la consolidation de l’Etat de droit en vue de l’amélioration des conditions de vie de la population en RDC ». Les modules pour ce programme sont en cours d’élaboration. Dès qu’ils seront disponibles, la Commission Diocésaine Justice et Paix, en lien avec les paroisses et d’autres instances, élaborera le plan d’action et définira les rôles d’un chacun.
Chers frères et sœurs,
12. Transformés par la présence de l’Esprit en nous, nous sommes un peuple des rois. Comme le Christ, notre royauté se vit non pas à la manière du monde, mais selon l’esprit de Dieu. Rois, nous sommes d’abord des frères et sœurs vivant dans la simplicité et l’humilité, et au service les uns des autres. Ensemble, demandons à Dieu de rencontrer Jésus, le Roi des Rois, qui est là, près de nous, qui est là en nous, qui vient vers nous et qui se livre dans un témoignage d’amour.
13. Que ce temps de l’Avent soit un moment d’espérance pour nous tous. Et que le Seigneur qui vient, nous apporte la santé de l’âme et du corps. Amen.

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