Tuesday, August 26, 2008

1ER FORUM DU LEADERSHIP LAIC DIOCESAIN : ARGUMENT ET SYNTHESE DE LA 1ERE JOURNEE





Premier Forum du leadership Laïc Diocésain
Argument
Le nouveau visage de la praxis sociopolitique nationale soutenue par la décentralisation produira certainement des mutations profondes dans le vécu quotidien des membres tant de la communauté nationale que des entités locales déconcentrées. Chacun doit dès lors s’y préparer au risque de se laisser ballotter au gré des vagues des bouleversements à venir.
Une autopsie serrée de la situation présente de notre terroir doit être entreprise, afin que ce qui arrivera ne surprenne personne. « Gouverner, c’est prévoir », dit-on. La force d’une communauté réside aussi dans sa capacité d’anticiper, de maîtriser et même de dompter le futur.
Ainsi la tâche actuelle du leadership laïc diocésain consiste à réaliser le dialogue de la situation réelle de notre contrée, à cerner les enjeux et les défis de l’heure, à proposer des stratégies et des actions efficaces, susceptibles d’apporter des solutions adéquates et durables, capables de maîtriser le nouveau mode de vie qui devra être désormais le nôtre. Bien plus, il est urgent que cette nouvelle vision de notre communauté conçue par ses élites soit partagée par le plus grand nombre, afin de nous prémunir ensemble contre les divisions qui paralysent.
Le présent Forum sera un lieu et une occasion privilégiés pour réfléchir ensemble sur les enjeux et les défis liés à la décentralisation, à la bonne gouvernance, et au développement endogène de nos Communautés de Boma, Moanda et Bas-Fleuve. Autant qua possible, une telle réflexion sur une société et son devenir restera scientifique, critique, apostolique, et non partisane. S’y consacrer n’a donc rien d’anodin.
* * *
SYNTHESE DES TRAVAUX DE LA JOURNEE DU JEUDI 21 AOUT 2OO8
Excellence Monseigneur l’Evêque,
Excellence Monsieur le Vice Ministre des Finances,
Honorables Députés Nationaux,
Révérendes Sœurs, Révérends Abbés,
Distingués invités,
Chers Participants,
Après la prière d’ouverture, son Excellence Monseigneur l’Evêque de Boma, dans son adresse, a souhaité une cordiale bienvenue aux autorités invitées et aux autres intervenants et participants qu’il a remerciés pour l’accueil bienveillant réservé au projet du colloque et leurs concours à sa réalisation.
Monseigneur l’Évêque a circonscrit la pertinence du thème et défini l’objectif du forum. En ce qui concerne la pertinence du thème, il s’est fait l’écho des questions brûlantes que la base se pose sur la décentralisation, la bonne gouvernance et le développement endogène. Toutes ces notions apparaissent comme piégées et ne semblent pas susciter les perspectives d’un décollage communautaire satisfaisant.
En ce qui concerne les motivations ayant conduit l’Évêque de Boma à parrainer ces assises, Monseigneur Mbuka a évoqué tour à tour des raisons évangéliques (Luc4,18), ecclésiales (l’enseignement social de l’Église qui invite à partager les joies, les esprits, les tristesses et les angoisses du peuple).
Monseigneur Cyprien Mbuka a évoqué également l’appel du Chef de l’Etat au changement des mentalités, en particulier dans la perception de l’action publique. Enfin, ces motivations prennent en compte le vœu exprimé par Feu le Gouverneur Tsasa di Ntumba.
Pour ce qui est l’objectif du Premier Forum du leadership Diocésain, l’ordinaire de Boma a indiqué qu’il s’agit d’aider nos leaders laïcs à prendre conscience des drames de notre société et à s’engager dans la lute pour la démocratie et la bonne gouvernance, selon la doctrine rappelée le Synode sur l’Afrique de 1994.
Il a terminé son adresse par le profil du leader laïc :
= Sens du rassemblement, de la proximité et de la concertation
= Esprit de solidarité et du bien commun
L’Honorable Mbenza Thubi dans son exhortation a comencé par félicité l’Évêque de Boma pour l’initiative de patronner lui-même le colloque.
A tous les participants, l’honorable Mbenza Thubi a adressé les recommandations suivantes :
1. Prendre au sérieux ces assises pour faire un diagnostic rigoureux des maux qui rongent notre contrée, notamment l’égoïsme et l’égocentrisme ;
2. Mobiliser toutes les intelligences pour concevoir de nouvelles stratégies et des mécanismes susceptibles de promouvoir le développement durable dans la région ;
3. Elaborer des stratégies de mobilisation de la jeunesse autour des projets concrets, porteur d’espoir ;
4. Prendre des initiatives pour la promotion de la solidarité entre hommes et femmes, jeunes et vieux, riches et pauvres…,
5. Réfléchir pour concevoir un nouveau leadership énergique, non défaitiste et compétitif ;
6. Prendre des dispositions utiles pour le suivi des travaux et des résolutions des présentes assises, pour la mise en œuvre des actions envisagées et pour la réussite des rencontres futures.
Son Excellence Monseigneur le Vice Gouverneur, Représentant le Gouverneur de Province du Bas-Congo, a apprécié la pertinence du thème retenu tout en relevant les difficultés auxquelles l’Exécutif provincial est confronté dans la mise en œuvre effective tant de la décentralisation, de la bonne gouvernance que du développement endogène.
Pour terminer, Son Excellence Monsieur le Vice Gouverneur de province a exhorté toutes les filles et fils de la province à l’unité, à s’abstenir de participer eux-mêmes à la destruction de leur province.
La conférence inaugurale de l’Honorable Ngoma di Nzau sur « la nouvelle décentralisation en République du Congo, mythe ou réalité ? » a indiqué successivement :
Primo, l’évolution du thème de la décentralisation dans la vie politique de la RD.Congo.
Secundo, les traits caractéristiques de la décentralisation telles que prévus dans la constitution de la troisième République, en insistant sur le régionalisme politique, la décentralisation administrative et l’autonomie financière des provinces qui est garantie par la notion de retenue à la source.
En ce qui concerne les stratégies et mécanisme de la mise en œuvre de la décentralisation, l’honorable Ngoma a attiré l’attention sur les éléments ci-après pour qu’elle ne reste pas un mythe :
= La nécessité de doter le pays du cadre légal indispensable à la mise en place de la décentralisation ;
= Le choix judicieux des animateurs à tous les niveaux ;
= L’application stricte des principes garantissant l’autonomie des entités décentralisées et déconcentrées ;
= L’alimentation effective du budget de la caisse nationale de péréquation
= La participation de la base au contrôle des animateurs.
Après cette conférence inaugurale, les participants ont suivi cinq autres conférences.
Sur « la parité. Etat des lieux dans la région de Boma, Moanda et Bas-Fleuve » l’Honorable Madame Mvonde a relevé que si la parité a été généralement un mythe dans nos sociétés traditionnelles, des pas importants ont été accomplis dans ce domaine depuis la colonisation, et surtout avec l’impact actuel de la mondialisation. En ce qui concerne sa circonscription électorale, l’Honorable Madame Mvonde constate que la parité est en marche. Mais il reste à la femme de sa faire valoir davantage, pour prouver qu’elle est capable, et à l’homme de se décomplexer.
Revenant sur la parité, Madame Candide Phanzu a d’abord exposé son fondement dans la bible et dans la constitution de la IIIème République. Pour elle, la parité signifié une meilleure égalité de chances entre l’homme et la femme et une participation croissante des femmes aux instances de prise de décisions.
Dans cette perspective, Madame Candide a déploré dans un deuxième temps la faible participation des femmes dans les institutions de notre province. Pour terminer, elle a formulé quelques recommandations.
Dans l’après-midi, intervenant sur « le développement endogène de la communauté de Boma, Moanda et Bas-Fleuve. Axes et priorités », Monsieur Kindidi ki Pezo a commencé par un constat : 3O ans après le plan d’action de Lagos, qui a encouragé l’option du développement endogène ou autocentré comme unique voie du développement de l’Afrique, la plupart des pays de ce continent n’ont pas décollé. D’où la nécessité, d’après l’orateur, de se demander si l’on a tous bien compris la notion du développement endogène. Pour lui, il s’agit d’une stratégie de développement qui refuse de façon délibérée toute dépendance extérieure pour tout ce qui n’est pas nécessaire.
Trois principes majeurs sont à la base de tout développement endogène :
Primo, la satisfaction des besoins fondamentaux de l’homme ;
Secundo, la mise en place d’une économie industrielle intégrée ;
Tertio, le changement des mentalités et ces comportements, de façon à promouvoir l’esprit de travail, la production et la consommation des produits locaux.
Pour terminer, l’orateur a attiré l’attention sur quelques conditions susceptibles de favoriser, voir d’accélérer le développement endogène :
Primo, l’utilisation rationnelle de toutes les intelligences disponibles, c’est-à-dire la mise en place d’un nouveau type de leadership ;
Secundo, la définition des objectifs à atteindre et le repérage rigoureux des potentialités et des contraintes ;
Tertio, l’implication des autorités publiques ;
Quarto, la prise en compte de la Parole de Dieu ou de l’exigence éthique.
A propos du « Lobby financier et investissement local. Leur interaction dans le développement de Boma, Moanda et Bas-Fleuve », Son Excellence Monsieur César Lubamba, Vice Ministre des Finances, après avoir rappelé la signification des termes utilisés et les défis à relever en matière de développement, à insisté sur le partenariat public-privé pour un développement durable.
Misant sur les potentialités de notre région, l’orateur plaide pour la mise en place d’un lobby financier et d’un pool conversion de Boma, Moanda et Bas-Fleuve en ce qui concerne les petites industries de transformation, sous l’autorité et l’impulsion du Gouvernement provincial.
Le dernier intervenant, le Ministre honoraire Heva Muakassa a fait l’inventaire des infrastructures routières, portuaires et aéroportuaires du passé dans la région de Boma, Moanda et Bas-Fleuve. Il a souligné les objectifs poursuivis par ces infrastructures et leur impact dans le développement de la contrée.
Le Ministre honoraire a aussi indiqué quelques perspectives d’amélioration de ces infrastructures dans le cadre des reformes nationales et régionales, qui pourront être bénéfiques a diverses entreprises de ce secteur (ONATRA, RVA, RVM).
Pour terminer, il a émis quelques recommandations, notamment une planification réaliste et volontariste.
Après les deux séries de conférences, les orateurs ont répondu aux préoccupations des participants.
A la fin, dans la prière de clôture, Monseigneur a rendu grâce à Dieu pour tout ce que nous avons entendu et il a demandé une nuit paisible pour tous les participants.
Je vous remercie.
Prof A. Kumbu Kumbu
et C.T.R. Matalanga Khonde

No comments: