Tuesday, March 06, 2007




MOT DU PRESIDENT DES ETUDIANTS A L’OCCASION DU 30ème ANNIVERSAIRE DE LA FONDATION DU GRAND SEMINAIRE ET FETE PATRONALE. 2006-2007.


Excellence Monseigneur l’Evêque,
Excellence Monsieur le Gouverneur honoraire de la Province du Bas Congo,
Monseigneur le Vicaire Général, empêché,
Révérend Abbé Secrétaire Chancelier
Chargé de la formation initiale,
Révérend Abbé Recteur,
Madame le Maire de la ville de Boma,
Révérends Abbés, Révérends frères et révérendes sœurs,
Chers Professeurs,
Distingués invités,
Confrères Séminaristes,
Pater Philippus Ngidi, in dolore, dicebat : « In posterum amore Jesu nostrui agibo, in manibus Mariae, mater noster…non haberior, nole haberi in hoc corpore carnis quemadmodum »
Au coeur de la souffrance, l’Abbé Philippe Ngidi disait : « J’agirai désormais par amour pour notre Jésus, entre les mains de Marie, notre Mère … je ne compte plus, du moins je ne veux plus compter sur ce moi pourri ».
La déontologie de l’ontologie classique ainsi que la logologie de la Ntulogie africaine nous apprennent que l’être humain a toujours eu besoin de se situer, d’avoir des références à partir desquelles il élabore son système de vie. Ce besoin trouve un terrain très fertile et est encore plus profond dans l’homme mais dont l’histoire est jalonnée des faits qui nient sa dignité d’être humain et est capable de faire sa propre histoire. En effet, l’esclavage et la colonisation qu’a connus le noir ont eu pour effet fondamental de le couper de ses références historiques et religieuses, existentielles et essentielles, intrinsèques et extrinsèques et d’assombrir tristement son avenir, de telle sorte que le noir est resté, des siècles durant, et reste encore un perpétuel quémandeur de dignité auprès de ses maîtres esclavagistes et colonisateurs par rapport à l’échiquier universel de l’humanité.
Il a fallu longtemps pour que des initiatives tant religieuses que spirituelles se conçoivent en vue de trouver dans le brillant passé du noir des hommes qui, de toutes leurs facultés, entrent dans le plan divin du développement de l’univers et de croissance du corps mystique du Seigneur. Parmi ces nombreuses et louables initiatives, celle de l’Abbé Philippe NGIDI, l’un de deux premiers prêtres autochtones du diocèse de Boma, nous intéresse et mérite une attention particulière vu la sainteté de vie avec laquelle il a mené son ministère en réseau des relations avec lui-même, avec les autres, avec le monde et avec Dieu.
En effet, nous pouvons dire et redire aujourd’hui, qu’il est entré dans la tradition de ce Grand Séminaire de peindre des cérémonies ce jour, jour où nous célébrons le souvenir de la mort du Révérend Abbé Philippe NGIDI, patron de notre Grand Séminaire. Voici aujourd’hui 65 ans passés depuis que, satisfait de son séjour terrestre, Dieu Créateur et Maître de l’histoire l’a rappelé auprès de lui, dans son Royaume d’Amour.
Toutefois, nous devons, de prime abord, rendre grâce au Seigneur qui a non seulement cheminé avec l’Abbé Philippe NGIDI, mais nous a aussi permis de nous retrouver ensemble en ce moment dans une Institution qui célèbre ses 30 ans d’existence. Elevons donc au Seigneur nos sincères remerciements pour tous les bienfaits dont nous ne cessons d’être bénéficiaires à travers ses ministres.
Excellence Monseigneur l’Evêque,
Un fils qui ne profiterait pas de la tendresse paternelle serait d’un avenir douteux et même désorienté. Dans l’Eglise locale de Boma, vous êtes notre Père. Et nous, vos séminaristes, avons besoin de votre affection. Or vous êtes le Père plein d’amour de sorte que nos soucis n’ont plus de place. C’est dire que votre présence au milieu de nous est tellement grande que nous empressons-nous de vous remercier pour pareille tendresse que vous manifestez à notre endroit. C’est pourquoi nous ne pouvons aller notre chemin sans vous réitérer nos remerciements les plus sincères parce que vous avez aimablement répondu à notre invitation nonobstant vos multiples occupations. Bien plus, votre présence ici traduit les déférences que vous avez à l’égard de l’Abbé Philippe NGIDI, objet de notre joie en ce jour. Une fois de plus, nous vous disons merci et vous souhaitons la bienvenue chez nous.

Excellence Monseigneur l’Evêque,
Dans Lumen Gentium est écrit : « Parmi les ministères qui s’exercent dans l’Eglise depuis les premiers temps, la première place, en témoigne la tradition, appartient à la fonction de ceux qui, établis dans l’épiscopat dont la ligne se continue depuis les origines, sont les sarments par lesquels se transmet la semence apostolique ».
Faisant allusion à la science qui évolue par falsifiabilité, selon Karl Popper, puissions-nous passer au crible, au tri ce que nous avons été pour ajuster notre comportement en cherchant toujours à faire mieux suivant les voies tracées par le Seigneur Jésus-Christ, Pontife suprême, présent au milieu des croyants en votre personne : là où est l’Evêque, là où est l’Eglise. Et corroborant Ernest RENAN pour qui les vrais hommes de progrès sont ceux qui ont pour point de départ un profond respect du passé, nous trouvons à travers vos bons exemples un champ d’émulation, non seulement pour les théoriser, mais au besoin les cultiver, les imprégner dans notre vie.
D’une part, comme un peu de levain s’assimile toute la pâte de la même manière que le corps élevé par Dieu à l’immortalité, une fois introduit dans le nôtre, le change et le transforme tout entier en sa propre substance, vous êtes pour nous la présence visible de l’Abbé Philippe NGIDI, humble et dévoué, ayant un esprit créatif et de sacrifice, disponible et juste, vertueux et profondément religieux. Ce témoignage est pour nous un réconfort.
D’autre part, nos formateurs sont habités par votre esprit de collaboration et d’unité, nous montrant ainsi le signe éclatant de votre essence même qu’est la recherche du bien-être. Puisse le Seigneur Tout-Puissant vous aider toujours à mieux gérer le précieux don pour sa gloire et la sanctification du troupeau de Dieu qui vous est confié.
Excellence Monsieur le Gouverneur honoraire,
« La pierre qu’ont rejetée les Bomatraciens est devenue la pierre angulaire non seulement pour la construction de la province du Bas-Congo mais de toute la République en votre qualité de Sénateur ». Votre avancement, l’espoir de voir un jour votre nom hautement réputé et votre bien-être en ce monde ne sont pas les seuls désirs de notre cœur. Ce sont là, il est vrai, des rêves longtemps caressés ; nous pouvons nous assurer que leur réalisation nous rendra heureux. Plus encore, si votre cœur demeure pur, s’il bat avec l’humanité et si nul démon ne réussit à le priver de ses sentiments les plus nobles, les plus vertueux et les plus généreux, alors seulement nous serons parfaitement heureux. Ainsi profitons-nous de nous incliner devant votre noble autorité pour vous réitérer nos remerciements et vous féliciter. Qu’il nous soit permis d’ovationner votre élévation sénatoriale.
Excellence Monsieur le Gouverneur honoraire,
Le pouvoir politique est une réalité voulue par le Bon Dieu pour ordonner la cité des hommes au bien, a écrit l’Abbé Jean Basile. Ainsi, la politique ne peut plus être considérée comme foncièrement mauvaise ni inutile comme l’on est parfois tenté de le croire. Il poursuit en disant que être politicien, c’est exercer une mission noble et exigeante. Votre mandant, court mais très riche, a fait preuve d’un grand bâtisseur, engagé dans les luttes démocratiques selon l’esprit de l’Evangile, construisant un état de droit, luttant contre la corruption, relevant ainsi le plus grand défi, selon le Pape Jean-Paul II, pour réaliser la justice et la paix en Afrique qui consiste à bien gérer les affaires publiques dans les deux domaines connexes de la politique et de l’économie. Que votre action onéreuse, jointe à la grande confrérie des hommes qui oeuvrent pour les biens de l’humanité et pour la diffusion du message évangélique dans le monde, puisse continuer à jouir de la grâce salvifique qui vient d’en haut. Car si le Seigneur ne bâtit la République Démocratique du Congo, vaine est la tâche de politiciens.
Monseigneur le Vicaire Général empêché ,
Nous sommes particulièrement redevables de cette faveur. Car ni étaient les devoirs pastoraux qui vous ont appelé ailleurs, en l’occurrence à la paroisse Saint Charles LWANG/ KABONDO, vous seriez de nôtre aujourd’hui. Vos visites régulières nous poussent à l’affirmer. C’est une preuve que le troupeau du Christ à Boma bénéficie de la protection et de l’ordinaire du Lieu et du Vicaire général. Pour ce faire, nous ne pouvons que vous exprimer nos remerciements les plus nobles parce que vous portez une attention spéciale sur cette maison de formation où vous avez été formateur et sur les séminaristes en particulier, l’étape par laquelle vous êtes passé.
Monseigneur le Vicaire Général empêché ,
Partant du propos du Cardinal Lèger, qui disait : « Crisé par ses succès, conscient de sa dignité, jaloux de son autonomie, l’homme d’aujourd’hui ne se livre pas facilement. Aussi le prêtre peut-il et même doit-il faire appel aux diverses sciences humaines pour acquérir une connaissance plus concrète de ceux à qui il annoncera le message de salut. Mais tout en cherchant à entrer vraiment en communion avec son interlocuteur, le prêtre ne doit jamais oublier que la connaissance pastorale n’est pas d’ordre intellectuel ; elle est d’ordre vital », nous avons intériorisé votre message du 20 Février de l’année académique 2005-2006 qui, s’adressant aux professeurs, disait : « Ce n’est pas à cause de la science que vous avez été nommés formateurs mais à cause de votre conscience morale et spirituelle car la science même l’athée peut la dispenser». Nous rassurés que notre marche vers le sacerdoce ministériel ne peut se réaliser comme il se doit sans votre implication.
Révérend Abbé secrétaire Chancelier, Chargé de la formation initiale,
Nous tenons à reconnaître que votre présence parmi nous dissipe beaucoup de nos inquiétudes. Car votre souci lancinant pour la formation ne peut que nous émouvoir. C’est pourquoi nous voulons saluer avec sincère gratitude vos actions concourant à notre bonne formation.
Etant donné qu’actuellement la culture humaine et même les sciences sacrées progressent et se renouvellent, vous nous invitez, lors de nos conférences avec vous, à perfectionner, au jour le jour, nos connaissances religieuses et humaines de façon adoptée et ininterrompue, afin de nous préparer à mieux engager le dialogue avec les contemporains hautement cultivés par la techno-science à cette heure de la mondialisation.
Par ailleurs, vu la responsabilité qui vous incombe, celle d'accompagner les séminaristes et n’ignorant point les méandres de cette maison de formation, qui vous a formé et où vous avez à formé, merci d’être pour nous un interprète auprès de la hiérarchie.
Révérend Abbé Recteur,
S’il est vrai que la semence jetée en terre ne fait pas de bruits, il n’en demeure pas moins vrai que la reconnaissance des bienfaits d’une personne est un signe de savoir-vivre. La pertinence de vos conférences sur divers thèmes n’est plus à démontrer. Certains s’en convainquent même en vacances. Tout ceci nous aide à ne pas nous alarmer, afin de toujours demeurer des apôtres de l’espérance. Vous ne cessez de nous initier à un sacerdoce incarné fondé sur l’équilibre du jugement et du comportement. Bien plus, votre disponibilité, sollicitée par nombreuses exigences de notre maison, est allée au-delà de tout optimisme. Chaque fois, vos mots vainqueurs sont restés les mêmes : « Comme je ne suis pas rangé, je ne serai donc jamais derrangé ». Nous vous en sommes très reconnaissants.
Révérend Abbé Recteur,
Philippe NGIDI fut l’homme qui a misé sa vie sur la Parole et la Loi de Dieu. Juste, il ne l’était pas seulement quand cette Parole allait dans le sens de ses désirs humains, mais en toutes circonstances, même quand cela lui coûtait, même quand le prochain en tirait quelque avantage à son détriment. Vous possédez cette justice qui est souci de l’ordre des choses, délicatesse et respect vis-à-vis de la personnalité d’autrui, si déconcertante qu’elle pût être. Vous êtes aussi animé d’une piété d’homme, une façon de servir Dieu éloignée de tout sentimentalisme versatile, une humble fidélité uniquement soucieuse de Dieu et non de soi-même pour se forger « une âme pieuse ».
Révérend Abbé Recteur,
Nous avons l’espoir, vu votre façon de travailler dans l’unité, dans la collaboration et dans la transparence totale, que le Grand Séminaire ne restera plus un chantier et que Philippe NGIDI sortira des oubliettes où il a été jeté. En effet, après 30 ans, le Grand Séminaire reste encore un chantier n’ayant ni chapelle, ni salles de loisirs, ni home pour les professeurs, ni bibliothèque digne de sa renommée intellectuelle, ni grand véhicule. Son patron, enseveli dans les oubliettes sans avoir l’intention de le tirer un jour de là. Plus vous resterez au Séminaire, plus il ne restera plus un chantier, mieux il se modernisera et se construira.
Révérends Abbés formateurs,
Votre présence permanente au milieu de nous est un signe vivant de la foi et de la spiritualité auxquelles nous devons tendre chaque jour. Nous appelons pour vous l’assistance de l’Esprit Saint dans cette tâche ineffable que vous avez de nous modeler selon les vues du Christ. Nous vous remercions en outre pour cette marque de confiance que vous avez envers nous : vos soins paternels ne feront que nous transformer. Que le Seigneur vous soutienne.
Chers Professeurs,
Martin HEIDEGGER a écrit : « C’est dans mon être même que je suis avec autrui. Constitutionnellement et ultimement, je suis mit-sein. Cette expression l’être-en- commun, en tant que mode d’être fondamental. Etre-en-commun est un caractère essentiel de tout Dasein ». Combien grande serait notre ingratitude si nous passons sous silence tous les sacrifices auxquels vous avez toujours consenti pour notre promotion tant intellectuelle que morale. Nous ne pouvons que vous confier au Seigneur afin qu’il vous comble de ses bénédictions et vous aide à rendre dans une disponibilité fraternelle le noble et délicat service qui vous incombe. Nous avons donc la joie de manifester notre reconnaissance en face d’incomparable dévouement dans l’œuvre constructrice de notre formation intellectuelle et humaine.
Distingués invités,
Notre reconnaissance est d’autant plus grande car vous avez toujours soutenu cette institution par vos multiples dons tant en nature qu’en espèce. Vous êtes venus de loin pour vous associer à notre joie, vous avez quitté vos occupations quotidiennes pour témoigner de votre attentive assistance à notre égard, il est pour nous un devoir de vous dire merci.
S’interrogeant sur la destinée de l’homme, Teilhard de Chardin a reconnu deux orifices d’accès à Dieu, l’Etre suprême. Il s’agit de l’action et de la contemplation. Pour lui quelle que soit celle que l’homme choisit parmi les deux voies, il y gagne spirituellement. Vos multiples dons seront les bienvenus.
Confrères Séminaristes,
La vie philosophique a presque toujours été intimement liée au souci des autres et cette exigence lui est inhérente, tout spécialement lorsqu’elle est vécue dans le monde contemporain. Le philosophe doit lutter contre toutes les formes d’avilissement et d’aliénation de la personne. Il veille à ce que le moyen ne soit pas pris comme fin, ou dévie vers le mal, mais subordonnée à la justice, à la charité. C’est ce qu’affirme Emmanuel Kant quand il dit : « Vivre en philosophe, c’est précisément aussi réfléchir, raisonner, conceptualiser, d’une manière rigoureuse et technique car toute la dignité de l’homme se trouve dans la pensée ». Il est difficile à quiconque s’en tient au témoignage, de contester l’héroïsme, la sainteté de vie de cette illustre et inoubliable personne, Philippe NGIDI. Dans son ministère il s’est assigné comme tâche : l’accomplissement de la double dialectique d’offrir le Christ aux âmes et de conduire les âmes au Christ. Son ambition, il n’a pas eu de réserve pour la décliner : « Je veux être un saint prêtre ». Il nous faut abandonner le monde du rêve pour épouser celui de la réalité. Engageons-nous, à la suite de Philippe NGIDI, à cultiver, à mûrir l’esprit de renoncement à soi comme nous le faisons déjà. Eloignons de nous le rideau de la médiocrité, faisons écouler le mur de manque de solidarité et de charité tout en évitant aussi la dissidence, le côtéisme, l’hédonisme.
Par ailleurs, nous exprimons notre profonde gratitude au révérend père Carlos Maria Capita MBAMBI qui, malgré la conjoncture actuelle de l’Eglise à Cabinda, a continué à envoyer les séminaristes à Boma. Nous sommes assurés, vu la formation intellectuelle et intégrale manifesté par ses membres et leur comportement ajusté sur le Christ, pour qui ils ont un amour profond, que cette Œuvre se perpétuera et sera à mesure de réformer le clergé local de Cabinda. « Quanto maior corespondemos na graça de Deus, maior é a graça ».
Excellence Monseigneur l’Evêque,
Excellence Monsieur le Gouverneur honoraire de la Province du Bas-congo,
Monseigneur le Vicaire Général, empêché,
Révérend Abbé Secrétaire Chancelier
Chargé de la formation initiale,
Révérend Abbé Recteur,
Madame le Maire de la ville de Boma,
Révérends Abbés, révérends frères et révérendes sœurs,
Chers Professeurs,
Distingués invités,
Confrères Séminaristes,
A une époque où le monde, en l’occurrence notre pays, se trouve englouti dans l’abîme de ses propres méfaits, que ce jour qui se veut plus de prière que de fête, soit pour nous une opportunité pour passer au crible notre foi. Sa courte mais très riche vie sacerdotale, l’Abbé Philippe l’a vécue dans un pèlerinage, mieux sur le chemin de la croix à la suite de Christ. Sa croix a été la maladie, pas la moindre. Cependant, loin de s’en plaindre, c’est dans ses souffrances même qu’il cherchera à se sanctifier, en les acceptant et en les assumant dans le réel silence de l’Agneau Pascal. Que son exemple nous apprenne à l’aimer un peu plus non seulement de parole mais aussi et surtout par le témoignage de notre agir. Que le Christ nous aide aussi, comme l’a fait de ses souffrances l’Abbé Philippe NGIDI, à assumer notre condition de vie et nos multiples épreuves. « Ut simus unum et habeamus cor unum et anima una gloriae Dei et salutem hominorum. »
Que vive le Diocèse de Boma,
Que vive le Grand Séminaire,
Que vive l’Abbé Philippe NGIDI
.

Je vous remercie
Blaise KHASA MAVINGA, Président






DISCOURS A L’OCCASION DU TRENTIEME ANNIVERSAIRE DE LA FONDATION DU GRAND SEMINAIRE ET DE LA FETE PATRONALE


Excellence Monseigneur l’Evêque,
Monseigneur le vicaire général,
Madame le Maire de la ville de Boma,
Messieurs les honorables députés,
Monsieur le directeur de la Faculté Théologique Evangélique de Boma (FACTEB),
Monsieur le directeur de siège de la Bralima,
Monsieur le commandant de……..
Monsieur le commandant de …….
Chers confrères et collègues professeurs,
Révérends Abbés, révérends frères, révérendes sœurs,
Distingués invités,
Chers séminaristes,
Bien chers frères et sœurs dans le Christ,

En ce deuxième dimanche de carême, jour choisi pour la commémoration à la fois du 30ème anniversaire de la fondation du Grand Séminaire Abbé NGIDI et de la 65ème anniversaire de la mort de l’Abbé Philippe NGIDI, notre patron, l’honneur m’échoît de saluer respectivement vous tous ici présents qui avaient mis une sourdine à vos multiples programmes afin de répondre à notre invitation. Votre volonté de vous associer à ces festivités traduit bel et bien l’intérêt majeur que vous portez sans cesse à notre pépinière des vocations, et nous vous en sommes très reconnaissants. Ainsi, au nom de la communauté du Séminaire, je me permets de vous souhaiter la bienvenue et vous prie de vous sentir à l’aise parmi nous, chez nous et également chez vous. Car le Séminaire qui est l’Oeuvre de Dieu est confié, pour son plein épanouissement, entre les mains des hommes que vous êtes.
De prime abord, qu’il nous soit permis de saluer majestueusement la présence de son Excellence Monseigneur l’Evêque pour avoir accepté de présider personnellement cette eucharistie à double signification. En effet, en célébrant à la fois le 30ème anniversaire de la création du Séminaire et la fête patronale, Monseigneur l’Evêque vient de nous combler d’une nourriture spirituelle tirée de 3 textes : si l’Evagile nous a parlé de la transfiguration de notre Seigneur Jésus-Christ par laquelle nous étions invités à contempler la gloire de Dieu, la deuxième lecture nous a fait part de notre appartenance dans le royaume des cieux en prenant pour modèle Jésus-Christ qui nous a sauvés par sa croix , et la troisième nous exhorte à acquérir une foi robuste issue de la Parole de Dieu à l’exemple de celle d’Abraham. Du reste, toute l’homélie a laissé transparaître les merveilles combien exaltantes que le Très Haut a daigné accomplir trente ans durant en faveur de sa maison de formation ainsi que de tous ceux qui y ont séjourné, recteurs, encadreurs, professeurs, étudiants et travailleurs.
Nous saluons également la suite de monseigneur l’évêque en l’occurrence Monseigneur le Vicaire général pour l’attention particulière à notre institution au sein de laquelle il a œuvré en qualité de vice-recteur ainsi que l’Abbé chargé de la formation initiale pour le travail combien précieux effectué dans le discernement des vocations et cela en collaboration étroite avec nous les encadreurs.
Ensuite, en jetant un regard envers nos chers hôtes, autorités politico-administratives, curés de paroisses et autres confrères prêtres, professeurs, médecins et autres personnes du secteur médical, commerçants, connaissances et amis, nous les félicitons de tout cœur pour leurs efforts déployés dans la prise en charge du diocèse en général et de nos maisons de formation en particulier. Par cette forme éminente de générosité, et donc de témoignage de votre foi, vous vous conformez fidèlement au thème pastoral de notre diocèse : « Makuku matatu matelima nzungu : lelo betu boso, mu kithuadi tufielanu tunga dibundu dieto ». Signalons ici, pendant cette année, la grande et agréable visite de son Excellence Monsieur le Gouverneur honoraire Monsieur Jacques MBADU dont la générosité nous a fait bénéficié divers dons très précieux: la présente uniforme, l’argent, une vache, etc. Nous lui disons de tout coeur merci et nous prions pour la prospérité de ses projets de vie, parmi lesquels figure la promesse d’un mini bus pour le Grand Séminaire. A vous tous ici présents, soyez assurés de nos ferventes prières afin que tous vos projets de vie puissent s’épanouir en une magnifique floraison.
Excellence Monseigneur l’Evêque, distingués invités, chers frères et sœurs en Christ, créé le 20 novembre 1977 par son Excellence Monseigneur Mbadu Kikhela Joachim, le Grand Séminaire Abbé NGIDI célèbre anticipativement et cela pour des raisons multiples ses trente ans d’existence. La présente fête sert d’ouverture des festivités de cette année jubilaire, une année des grâces. Avant la fin de l’année 2007, sous le haut patronage des autorités diocésaines, le Séminaire voudrait organiser un Colloque sous le thème : « NGIDI, 30 ans après ». Ses réflexions scientifiques interdisciplinaires seront une occasion de faire une évaluation sur NGIDI afin de mieux baliser son avenir. En nous rassemblant aujourd’hui autour de cette table eucharistique, nous voulons rendre grâce à Dieu pour sa bénédiction grâce à laquelle notre Séminaire a pu effectuer un bon cheminement dans son parcours, et nous voulons également rendre un vibrant hommage à toutes les personnes qui se sont données corps et âme pour la cause de l’institut.
En premier lieu, nous pensons au premier recteur l’Abbé MBIZI PHOBA Raymond, qui, de part sa détermination, a légué à notre Séminaire la plupart d’infrastructures que nous avons. Son souci du bien commun et sa ténacité dans l’accomplissement de sa tâche, sa sollicitude paternelle, … tant de qualités qui font du premier recteur un homme de valeur. D’ailleurs ses bonnes actions ont toujours laissé des empreintes partout où il a exercé son ministère. A n’en pas douté, ses anciens élèves ou étudiants gardent des souvenirs inoubliables de sa personne.
En second lieu, nous pensons à tous les autres recteurs, les Abbés MBADU KHUALU Vital, YENGO ki NGIMBI André-Edouard, DIULU KHONDE Michel, qui, chacun, selon sa compétence et son savoir faire, ont laissé des traces dans la vie du Séminaire. Il nous serait ingrat de méconnaître les actions éclatantes de leurs vice-recteurs, des économes, des animateurs spirituels, de tous les autres professeurs résidents ou visiteurs, des séminaristes, des travailleurs, de toutes les personnes de bonne volonté, laïcs et consacrés pour la collaboration franche dans la réussite de l’œuvre commune. D’un cœur unanime, nous félicitons tous pour avoir coopéré, trente ans durant, à l’épanouissement de notre maison de formation.
Excellence Monseigneur l’Evêque,
distingués invités,
chers frères et sœurs en Christ,
Qu’il nous soit permis de brosser un tableau général de la situation qui prévaut au sein du Séminaire après une trentaine d’années.
Depuis sa création jusqu’à ce jour, le Grand Séminaire a déjà assuré l’inscription de 545 candidats dont 245 sont devenus prêtres séculiers du diocèse de Boma, 5 prêtres appartiennent à diverses congrégations, 101 se sont lancés dans la vie laïque. Il a plu au Seigneur de rappeler auprès de lui 25 de nos anciens étudiants, les uns sont morts séminaristes, les autres déjà prêtres (une vingtaine), d’autres encore décédés après avoir quitté le séminaire. De nos anciens étudiants, plusieurs ont décroché de beaux diplômes universitaires jusqu’au niveau de doctorat. Outre les séminaristes de Boma, notre philosophat a également assuré la formation des candidats au sacerdoce originaires aussi bien des diocèses frères de la République Démocratique du Congo à savoir l’Archidiocèse de Lubumbashi que des pays étrangers comme la République Populaire du Congo (Diocèse de Brazzaville, de Pointe Noire, de Ouesso, de Nkayi et d’Owando) et l’Angola (diocèse de Cabinda et de Mbanza Kongo).
Ceci nous amène à épingler tant soit peu le secteur académique de haut niveau scientifique. Les professeurs choisis parmi une élite intellectuelle se sont toujours souciés de transmettre avec rigueur leur connaissance scientifique. Les résultats satisfaisants de fin d’année ainsi que la bonne qualité des travaux de fin de cycle le prouvent à suffisance. Une préoccupation demeure à ce sujet: la pauvreté de notre bibliothèque qui a connu pendant longtemps, une rupture en stock des livres ainsi que dans l’abonnement des revues. Depuis cette année académique, quelques livres d’actualité viennent d’être payés et cet effort louable devra être poursuivi moyennant un projet et une présence permanente d’un bibliothécaire que le séminaire engagera bientôt.
S’agissant des constructions, avouons que le Séminaire demeure un chantier. A côté du rectorat, des trois pavillons pour étudiants et d’un bâtiment servant d’auditoire, les deux grand édifices demeurent inachevés. Leur finissage dépend soit du financement de l’Oeuvre de Saint Pierre apôtre qui pose alors certaines conditions, soit de la bonne volonté de certains bienfaiteurs occidentaux capables d’organiser une récolte de fonds pour achever les constructions du Séminaire. Cette deuxième voie pourrait garantir au mieux la prospérité du Grand Séminaire. C’est pour dire qu’en dehors de ces deux voies nous ne saurons jamais, de nous-mêmes promettre monts et merveilles. Dans le plan de construction du Séminaire figurent d’autres bâtiments à construire, à savoir la chapelle, le home des professeurs, une salle des fêtes et des spectacles.
Au regard de la vie matérielle, depuis sa fondation jusqu’à ce jour, notre Séminaire compte principalement sur les subsides ordinaires octroyés par l’Oeuvre de Saint Prierre Apôtre de Rome. Notre maison de formation a toujours misé aussi sur le soutien financier des organismes étrangers et de quelques bienfaiteurs aussi bien occidentaux que locaux. L’aide financière du diocèse s’avère toujours substantielle chaque année. Sur place au Séminaire, des efforts louables d’autofinancement se manifestent soit dans la cantine et le bistrot, soit dans l’agriculture des maïs, des maniocs et d’arachides, soit dans les secteurs d’élevage de bovins, des cochons et des poules. Alors que l’élevage de poules a été initié au début de l’année passée, celui des bovins a connu, pour des raisons diverses, une lente évolution. Initié avec 10 femelles et un mâle en 1981, l’élevage des bovins aurait déjà dépassé une centaine de têtes. Malheureusement au début de notre mandat donc 24 ans plus tard, le troupeau n’était composé que de 12 têtes. A notre deuxième année de mandat, grâce à la construction d’un nouveau crâle, nous venons d’atteindre 35 têtes. Notre objectif est de réunir plus de cinquante vaches au bout de cinq ans. Pendant notre séjour ici, le secteur d’élevage sera une des priorités parce qu’il répond à un meilleur autofinancement d’une maison. Avant de clôturer cette rubrique de la vie matérielle qu’il nous soit permis d’informer nos hôtes de l’existence au sein de notre institution, d’un mode de gestion fiable mis sur pieds dès notre arrivée afin de garantir la transparence ainsi que la collaboration franche dans les finances du Séminaire. Un tel modus vivendi éloigne la suspicion inutile et engendre un climat de paix, de dialogue et d’entente.
Signalons que profitant de cette gestion basée sur la transparence, diverses actions viennent de voir le jour notamment la construction des installations sanitaires de secours, la réfection de la fosse sceptique des pavillons A et B, l’électrification du pavillon C, la relance de l’élevage des poules, le renouvellement des matelas et des couverts, le remplacement de certains câbles électriques dans le souci d’avoir un courant stable, la réfection du château d’eau, de la grotte et de la tombe de l’Abbé Philippe NGIDI ; l’achat de 100 chaises plastiques, le changement des rideaux et des toiles moustiquaires ; le placement, en cour, de bonnes serrures à toutes les portes du Séminaire ; les travaux, déjà en cours et grâce aux subsides extraordinaires de l’Oeuvre de Saint Pierre apôtre, nous disons, les travaux de réfection des vérandas, des rigoles, de blocs sanitaires et de la lutte contre les érosions. Sans aucune prétention de donner la liste exhaustive de toutes les réalisations, notre souci consiste à assurer nos bienfaiteurs de la bonne utilisation des moyens mis en notre disposition et cela en vue de susciter une plus grande générosité de leur part.
Excellence Monseigneur l’Evêque,
distingués invités,
chers frères et sœurs en Christ,
Pour mener à bonne fin notre ministère au sein de cette institution, nous avons opté pour une philosophie d’action qui consiste à « initier les séminaristes à un sacerdoce incarné ». C’est-à-dire un sacerdoce qui garantit un épanouissement intégral, et donc qui se laisse imprégné par les valeurs humaines, spirituelles, morales, communautaires, disciplinaires, etc. Chers séminaristes, de par vos ministères de vacances et aussi de par les contacts avec les aînés prêtres et les fidèles de notre diocèse, vous savez combien le peuple de Dieu est devenu exigeant envers les ministres de Dieu. Plus que jamais, notre Eglise se préoccupe plus de qualité que de la quantité. Voilà pourquoi dans nos cours, dans nos divers conseils, dans les entretiens en direction spirituelle, et surtout dans nos conférences, nous nous évertuons à vous inculquer le sens de la fidélité aux options fondamentales du sacerdoce. Car Jésus-Christ qui vous appelle à sa mission veut de vous non seulement des prêtres mais surtout de bons prêtres, donc des prêtres de qualité. Par conséquent, prenez au sérieux les multiples conseils de vos encadreurs et laissez-vous transformer par la grâce de Dieu afin d’être des dignes disciples du Christ.
Au demeurant, il ne nous reste plus qu’à féliciter d’abord nos autorités diocésaines pour leur sollicitude envers notre maison de formation ; ensuite tous nos invités pour leur présence réconfortante parmi nous ; enfin tous les encadreurs, nos séminaristes sans oublier les travailleurs pour avoir conjugué les efforts et travaillé la main dans la main, conformément au mot d’ordre de cette année, dans la réussite de cette fête. En effet, la réalisation d’un documentaire, l’enregistrement d’une cassette musicale, la présentation théâtrale, la proprété du Séminaire, la bonne animation de présente eucharistie et l’accueil chaleureux réservé à nos hôtes, autant des faits, pour ne citer que cela, qui traduisent la prise au sérieux des préparatifs des festivités. Nous louons les prouesses de nos deux jeunes licenciés, les Abbés Emery MBADU et Jean-Claude DIAKI qui ont apporté un nouveau souffle à notre Maison et cela sur tous les plans. A la Bralima, nous disons merci pour le don en boisson. A tous merci de tout coeur pour votre contribution substantielle à l’organisation matérielle de la fête.
En vous souhaitant tous un bel épanouissement à cette occasion de deux grandes fêtes du Séminaire, confions notre Institut à la protection de l’Abbé Philippe NGIDI, notre patron ainsi qu’à la Vierge Marie, Mère de l’Eglise et Notre Mère.
Que vive l’Eglise Catholique Romaine,
Que vive le diocèse de Boma,
Que vive le Grand Séminaire "Abbé NGIDI",

vous remercie
Abbé MBUMBA NGUVULU Bonaventure
Pro-recteur































































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