Sunday, March 04, 2007

SEMINAIRE ABBE NGIDI

MESSE






Homélie

Il y a un peu plus de 4 mois que j’étais ici pour une célébration eucharistique à l’occasion de l’ouverture de l’année académique de ce Séminaire. Nous voici de nouveau ici, dans cette « savane bénie » pour un événement non moins important, un double anniversaire : d’une part, la 65è commémoration de la mort de l’Abbé Philippe Ngidi, et, d’autre part, le 30e anniversaire de la fondation de ce grand Séminaire. Voilà le cadre de notre rencontre, occasion privilégiée de prière, de retrouvailles et de fraternisation.

C’est depuis plus d’une semaine que nous sommes en « célébration » : la Radio Télé Diocésaine Nguizani nous accompagne depuis plusieurs jours pour présenter en long et en large la vie de ce Séminaire, son historique et l’historique de son Patron. Nous avons eu la joie de suivre la belle représentation théâtrale assurée par les grands Séminaristes vendredi dernier. Les chants composés et exécutés à cette occasion par les grands Séminaristes eux-mêmes viennent nourrir, à leur manière, notre prière. C’est dans cette atmosphère de reconnaissance, de prière et de joie que nous nous tournons maintenant vers Dieu, notre Père, pour entendre ce qu’il veut nous dire et ce qu’il attend de nous.

La première lecture, tirée du livre de la Genèse, évoque les promesses de Dieu à Abraham et le rite de l’Alliance. La promesse de cette alliance : une terre, un pays, une descendance. L’attitude d’Abraham est empreinte de confiance : « Abraham eut foi dans le Seigneur, et le Seigneur estima qu’il était juste ». Nous savons qu’effectivement Dieu sera fidèle à sa promesse ; il lui accordera même un fils dans sa vieillesse. De son côté, Abraham n’hésitera pas à offrir à Dieu en sacrifice son unique fils. Dans la deuxième lecture, de l’Epître aux Philippiens, saint Paul nous invite à avoir foi au Christ ressuscité ; cette foi nous transforme et nous permet de vivre en homme nouveau à l’image du corps glorieux. L’Evangile nous parle de la Transfiguration de Jésus. C’est un moment clé de la révélation de l’identité profonde de Jésus : il est le prolongement de la tradition de Moïse et d’Elie, il est l’accomplissement de la Loi et des Prophètes ; il est le Messie de Dieu, celui dont la gloire profile à l’horizon de la souffrance ; il doit être écouté, parce qu’en lui se révèle le Dieu véritable, celui qui n’hésite pas à prendre part à nos souffrances.

Voilà, chers frères et sœurs, quelques aspects du message de la Parole de Dieu qui nous accompagne au cours de cette eucharistie. Deux valeurs sont mises en évidence : la confiance et la fidélité. Dieu promet à Abraham et il tient sa promesse ; il y est fidèle. Dieu est fidèle à son Fils Jésus, et il le déclare : « celui-ci est mon Fils, écoutez-le ». Jésus est en pleine confiance avec son Père. C’est du fond de sa prière auprès du Père que Jésus est transfiguré. Sa prière consiste à s’offrir à son Père en dépit des signes manifestes annonçant la proximité de sa mort. C’est à la suite de ce Jésus, celui qui a mis toute sa confiance dans le Père, que saint Paul nous invite ; par là il nous avertit que celui qui veut s’attacher à Dieu doit s’attendre à parcourir le chemin de la croix ; pour que nos corps soient à l’image du corps glorieux de Jésus, ils doivent passer, comme le sien, par le creuset de la croix.

L’abbé Ngidi, patron de ce Séminaire a, non seulement médité ce message, mais s’est laissé guidé par lui. Ordonné prêtre à Kangu le 09 juin 1935, l’abbé Ngidi est mort de tuberculose à Kizu le 20 février 1942 et enterré à Kizu. Sa devise est : “Donnez le Christ aux âmes et les âmes au Christ”. A son évêque il écrira entre autres : « J’agirai désormais par amour pour notre Jésus entre les mains de Marie, notre Mère…Je ne compte plus, du moins je ne veux plus compter sur ce moi pourri ; c’est la Vierge qui prend la direction de la boutique : l’amour, l’amour divin ». De l’abbé Ngidi nous pouvons retenir, entre autres : sa très grande dévotion mariale ; sa forte personnalité ; sa discrétion ; son humilité ; son sens de service et d’abnégation ; sa confiance en Dieu dans les moments de souffrance. Comme l’abbé Yengo, ancien Recteur de ce Séminaire, nous le disait ici même dans son adresse, lors de la célébration du 58è anniversaire de la mort de l’Abbé Ngidi : « sur les traces de Job et surtout à la suite de Jésus lui-même, abbé Philippe Ngidi a bu copieusement au calice de l’épreuve d’une santé combien fragile et d’une maladie bien tenace. Mais cette longue épreuve, il l’assumera dans une joie confiante pour la gloire de Dieu et le salut du monde. C’est véritablement là l’essentiel de son testament spirituel ».

Si l’abbé Ngidi est le patron de ce Séminaire, c’est que cette figure est pour vous Séminaristes, pour vous Formateurs et pour toute la communauté chrétienne de Boma une parole de vie et d’espérance, un exemple à suivre.
A vous mes jeunes frères Séminaristes, futurs prêtres, vous êtes appelés à être des Pères spirituels, des guides du peuple de Dieu. Sachez que si ce ministère est noble, il est cependant exigeant. Plus grande est la responsabilité, meilleure doit être la formation. Ainsi, il vous faut être doublement enracinés et dans la foi reçue et vécue, et dans votre culture. Le meilleur moyen de vous y préparer est d’acquérir une formation spirituelle, humaine, pastorale, missionnaire et doctrinale rigoureuse. Dès maintenant, apprenez non seulement à vous montrer solidaires du peuple, mais également à être capables de vous prendre vous-mêmes en charge. Plusieurs s’imaginent pouvoir arriver à la gloire sans passer par la souffrance. Dans la plupart des sociétés humaines, c’est pour des fins personnelles qu’on recherche le pouvoir et les honneurs. Il n’en devrait pas être ainsi parmi les disciples du Christ. Les normes du Royaume de Dieu sont tout autres. Le service est le signe de la grandeur. Diakonia (service) et martyria (témoignage et souffrance) ont toujours caractérisé la véritable koinônia (communion). La suite du Christ et la construction d’une communauté des disciples impliquent une mort à soi-même et suscitent la vie. Continuez à vous laisser guider par votre mot d’ordre de cette année : « main dans la main en vue d’une communauté meilleure ». Tout cela exige de vous discipline, sens du dialogue, respect mutuel, obéissance et sens de référence.

A vous mes frères Formateurs et accompagnateurs : votre ministère est délicat ; vous êtes appelés à vivre au rythme de vos jeunes frères tout en les précédant pour être capables de les aider dans leur doute, hésitation, voire même ignorance. Le testament spirituel de l’abbé Ngidi vous concerne au plus haut niveau. Comme l’avait déjà dit Paul VI dans son Exhortation apostolique Evangelii nuntiandi et réaffirmé par Jean Paul II dans son Encyclique Redemptoris missio « l’homme contemporain croit plus les témoins que les maîtres, l’expérience que la doctrine, la vie et les faits que les théories ». Soyez pour vos jeunes frères des témoins de vie spirituelle, de vie communautaire, de vie d’équipe.

A nous tous ici présents, rappelons-nous que nous sommes en temps de carême. Comme vous le savez, l’Eglise nous invite à la conversion des cœurs : c’est le temps de faire son examen de conscience. A l’exemple du Christ qui aimait se retirer pour prier, nous aussi, surtout en ce temps de carême, intensifions notre vie de prière et notre vie d’amour. Temps de pénitence et de jeûne, le carême n’est pas un moment de repli sur soi, mais un temps d’entraînement à la discipline de nos corps pour que nous soyons capables d’ouvrir nos cœurs à Dieu et à nos frères et sœurs, plus particulièrement aux démunis. Notre jeûne doit nous conduire au partage et à la solidarité.

Chers frères et sœurs, Je voudrais revenir sur le thème pastoral de cette année : Makuku matatu matelimina nzungu, tous prenons réellement notre Eglise en charge. Cette prise en charge concerne aussi notre Séminaire. Ne nous fatiguons pas à prier pour ce Séminaire, à le soutenir tant matériellement que moralement.

Pour terminer et à cette occasion solennelle, je me fais un devoir, au nom de mes frères et collègues évêques de la Province ecclésiastique de Kinshasa et de la Congrégation des Préférés de Jésus, de remercier tous ceux et toutes celles qui se dévouent pour la cause de ce séminaire, bienfaiteurs connus et anonymes, travailleurs à divers niveaux. Je voudrais exprimer une profonde reconnaissance à l’endroit de S. E. Mgr MBADU Joachim, Fondateur de ce Séminaire, pour son initiative quasi prophétique. Je tiens également à exprimer ma gratitude envers les Formateurs professeurs et accompagnateurs résidents, qui ont œuvré dans ce Séminaire durant ces 30 ans ; je pense particulièrement aux divers Recteurs et Pro-Recteurs : les abbés MBIZI PHOBA Raymond, NDILU MBENZA Antoine, MBADU KWALU Antoine-Vital, YENGO ki NGIMBI André-Edouard, DIULU KHONDE Michel et MBUMBA NGUVULU Bonaventure ; leur travail souvent ingrat est vu de Dieu seul ; seul lui sera à même de les récompenser. Continuons à demander à l’abbé Ngidi d’intercéder pour nous auprès de Dieu afin que l’unité et la communion s’affermissent toujours davantage au sein du clergé et au sein de la communauté diocésaine tout entière. Que Dieu bénisse notre Séminaire et tous ceux qui y habitent et y travaillent ; qu’il bénisse notre diocèse.

Bampangi ya munu ya luzolo, yenge...Zola...Zola...Kiese.
Betu mekuma na lumingu ya zole ya kitezo ya Muaka-kanda. Banda vana bandilaka kitezo ya ngo ti na kilumbu yayi, ndinga ya Nzambi ke lembaka ve kutebusa betu ntima ti betu balula mavanga ya betu, betu bika banzila ya masumu samu na kulanda banzila ya Nzambi, Tata mpe Nzodi ya betu. Bamambu ya mfunu betu ke zingila na kitezo yayi: kusambila, kufua nsatu mpe kukimonisa mpasi ya bukristu ; bamambu yayi kesadisa betu na kupusana pene-pene ya Mfumu Nzambi mpe na kuvuanda pene-pene ya bampangi ya betu, na kukabudila bawu konso kima betu ke baka.

Mutindu benu mezaba, dilongi ya betu ya ngudi ya mvula yayi ke’vuanda : Makuku matatu matelimina nzungu, betu kukipesa betu yonso na kusadisa Dibundu ya betu na bukieleka na bamfunu na yandi yonso ». Ya kieleka, ya’ke’vuanda pidina diluaku ya vutudila Nzambi matondo na mambote yonso yandi ke’sadilaka betu. Kuvuanda kiambu samu na Dibundu na minkinza na yandi, ya’kele kubakusa kitinu ya Mfumu. Dikaba yina betu ke pesa na Mfumu Nzambi ya kele ndambu ya kisalu ya maboko na yandi yina mukristu ke’tula pembeni samu na Nzambi, samu na kuvutudila yandi matondo na mambote na yandi yonso na yandi. Yandi kele Ntinu ya Inza, Ntinu ya luzingu ya betu, Yandi yina kele pene-pene na betu, yina kufuaka samu na betu.

Na kilumbu yayi betu kekembela nyengo ya Seminaire Abbé Ngidi mu kena kiese mingi na kuvutudila benu matondo, benu bampangi ya betu ya Kimvuka ya Kikuku samu nyonso benu me sala na kudatila sika mosi na bayonso kevuanda awa na Seminaire. Nsika mosi, betu lomba na Abbé Ngidi, Nkaki ya Seminaire yayi, samu yandi vovila betu na Mfumu Nzambi. « Bika ti ngrasia na ndembama vuanda na benu, yina me-katuka na Nzambi yayi, Tata ya betu, mpe na Yezu Kristu, Mfumu » (cf. 1Co 1,3). Amen

Boma, le 04-03-2007
Mbuka Cyprien, cicm
Evêque de Boma





































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