Sunday, March 04, 2007

SEMINAIRE ABBE NGIDI : Présentation









HYMNE DU SEMINAIRE


Réf. : Qui enverrai-je ? Qui enverrai-je ?
Qui enverrai-je auprès de mon peuple ?
Seigneur, envoie-moi !
Envoie-moi dans ta vigne, ô Seigneur,
pour aller proclamer ton Evangile,
Me voici, ô mon Dieu !

1. Frère, la disponibilité entière
Au service du Seigneur Jésus-Christ,
Voilà ce qu’il te faut cultiver.

2. Frère, par le choix privilégié du Seigneur,
Tu es dès maintenant un mis à part, un séparé,
Voilà ce qu’il te faut retenir.






























Présentation


En ce jour où nous célébrons le Trentième anniversaire de la fondation de notre Institut de Philosophie et la 65ème commémoration de notre vénérable Patron l Abbé Philippe NGIDI, nous nous permettons de vous offrir ces quelques pages en vue de vous aider à participer attentivement et avec plein succès à la joie qui inonde nos cœurs.


Dans le cadre d’un partage complet et fraternel, nous voudrions inclure dans les présentes pages, en dehors de la Liturgie du jour, l’historique du Séminaire en premier lieu ; et en second lieu la vie de l’Abbé Philippe NGIDI, d’heureuse mémoire. Du reste, nous vous souhaitons, dans l’amour de notre Seigneur Jésus – Christ et par l’intercession de l’Abbé Philippe NGIDI, la bienvenue chez nous et une très bonne fête parmi nous.


Jean Moïse TSASA, Secrétaire


A. HISTORIQUE DU SEMINAIRE


Le projet d’un Grand Séminaire au Diocèse de Boma fut conçu par son Excellence Monseigneur Joachim MBADU KIKHELA KUPIKA, alors Evêque de Boma à l’époque. C’était au début de son mandat, deux ans après son élévation à l’épiscopat, lorsqu’il se sentit embarrassé par le nombre croissant des candidats au sacerdoce dans sa juridiction, alors que le Grand Séminaire Régional de Mayidi présentait une possibilité d’accueil très minime.


Certes, son Excellence Monseigneur Joachim MBADU KIKHELA KUPIKA se trouvait devant la grande tentation de sacrifier l’œuvre du Seigneur aux caprices de la conjoncture. Pour s’y échapper, il décida d’ouvrir un cycle de Philosophie dans son Diocèse, où seront encadrés des candidats que les séminaires régionaux ne pouvaient pas recevoir faute de places. C’est ainsi que s’ouvrait, le 20 novembre 1977, le Grand Séminaire de Boma, dans un coin du Mayumbe : la Paroisse de Mbata – Mbenge. Mais, entre – temps, les travaux de construction se déroulaient sur le site actuel où était transféré ce Séminaire trois ans plus tard, le 20 Novembre 1980, en vue de mieux répondre aux exigences pratiques.


Les pionniers de cette merveilleuse aventure ont reçu l’ordination sacerdotale des mains de son Excellence Monseigneur Joachim MBADU KIKHELA KUPIKA lui-même, le 12 Août 1984, à la Colonie Scolaire (IBM). départ diocésain, ce Grand Séminaire deviendra interdiocésain : il a reçu pendant des années des Séminaristes de Boma, de Kisantu, de Matadi, de Brazzaville, de Pointe – Noire, de Ouesso, de Nkayi, d’Owando ainsi que ceux du Diocèse de Cabinda en Angola. Mais actuellement, compte tenu de plusieurs paramètres, il n’y a plus ici que quelques candidats de la congrégation des Préférés de Jésus (predilectos de Jesus) installée à Cabinda.


Abbé Prof. Dr MBUMBA NGUVULU Bonaventure, Pro-Recteur


B. LA VIE DE L’ABBE PHILIPPE NGIDI


L’Abbé Philippe NGIDI était Kongo d’origine. Né vers 1904, des parents païens au village de Lombe près de l’île Mateba, dans le Bas – Fleuve. Deuxième et dernier né de sa famille, il perdit son père MBAMBA pendant qu’il commençait à peine de marcher. Il fut alors confié au soin de son Grand – père NGIDI ou NKINZI son homonyme. Le vieux s’occupa de l’enfant de façon toute spéciale et commença de l’initier à l’art d’être, à son instar, chef et féticheur. En effet, il voulait avoir en son petit – fils un successeur digne de lui.


Treize ans après la mort de son père, sa mère se remaria. Elle accompagna, avec son fils NGIDI, son mari à Boma, alors Capitale du Congo. A Boma, NGIDI se fera inscrire comme externe à la Colonie Scolaire de Boma ( IBM ). Là, il fit preuve d’une vive intelligence si bien qu’il se plaça rapidement à la tête de sa classe. Il accorda en outre beaucoup d’intérêt au cours de Religion. C’est ainsi qu’il connut suffisamment, au bout de deux ans, son catéchisme pour recevoir le baptême. Lors de son baptême, son Parain Philippe NKINZI lui donna son nom ; il s’appellera dès lors Philippe NGIDI. Comme il était externe, il allait passer ses temps libres et ses vacances à la mission auprès du Révérend Père SIX lequel il accompagnait quelques fois dans ses voyages apostoliques. Il arriva cependant un moment où ses parents, qui s’étaient convertis au christianisme, quittèrent Boma pour rentrer dans leur village. Philippe fuira alors l’école pour les rejoindre. Son grand – père, féticheur, voulait le reprendre auprès de lui. Pour préserver sa foi, Philippe s’engagea alors comme bouvier à la Compagnie des produits ; il fut envoyé à Nzambi où il paissait une partie du troupeau de la Compagnie.


Entre – temps, le Père SIX était à sa recherche. Lorsqu’il le retrouva à Nzambi, il lui demanda de reprendre ses études. Ce dernier promit de regagner l’école le lendemain. Il y fut réadmis et put achever ses études. Le cycle primaire terminé, il entra à l’école moyenne appelée l’Ecole des Candidats – Commis. Pendant ses études de candidat – commis, il pensait à devenir Prêtre mais ne s’en ouvrait à personne. Ce n’est qu’en 1925 qu’il commença à l’exprimer timidement à son ami Pierre MOKASA qui s’initiait déjà sur cette voie au Petit Séminaire de Mbata – Kiela. C’est Pierre MOKASA qui, à la suite, parla de son désir au Révérend Père Bittremieux, alors Directeur du Petit Séminaire de Mbata – Kiela. Celui – ci appela Philippe et, après l’avoir écouté, lui garantie son admission au Séminaire. Lors de la remise des diplômes après l’Ecole des Candidats – Commis, Philippe fut désigné pour le « Secrétariat Général ».


Une surprise : il déclina l’emploi en disant : « Monsieur, je vous suis infiniment reconnaissant de la place qui m’est offerte, mais je ne puis accepter : je veux devenir prêtre ». Cette noble décision lui valut plusieurs félicitations et encouragements. En septembre 1926, il fit alors son entrée au Petit Séminaire de Mbata - Kiela où il trouva ses deux fidèles amis Alphonse NSUMBU a MATONA et Pierre MOKASA. Mais très tôt, Philippe NGIDI et Alphonse NSUMBU seront plongés dans la tristesse à la mort de leur compagnon Pierre MOKASA. Toutefois, ils ne se découragèrent pas, sachant que leur ami était au ciel et que, de là, il les aideraient à devenir prêtres. A la fin de 1927, les deux Séminaristes reçurent la tonsure à Kangu et le 02 mars 1930 les deux premiers ordres mineurs à Kizu, des mains de Monseigneur Nathalis DE CLEENE. A la fin de 1931, les deux Abbés partirent pour le Grand Séminaire de Kabwé, dans le Kasaï. Ils regagnèrent leur vicariat en septembre 1934. Alphonse NSUMBU était alors nommé Vicaire à Kizu, auprès du célèbre Père Ferdinand PRICKARTZ (Mengo ou Ntutu Budika) et Philippe NGIDI, professeur de VIè latine au Petit Séminaire de Mbata – Kiela où il vécut avec le Père QUINET (Recteur), les Pères ROSMAN et Ferdinand ROMBOUTS (Tseka).


En 1934, le 25 décembre, jour de Noël, ils recevaient le sous – diaconat et, le 21 avril 1935, le diaconat. Le 09 juin enfin, en la fête de la Pentecôte, Monseigneur Joseph VANDERHOVEN leur conférait la prêtrise. Signalons que ces trois grands événements se sont passés à Kangu. Devenu prêtre, l’Abbé Philippe NGIDI prit pour devise « Désormais, plutôt saint que savant ! ». Malheureusement, pour Philippe NGIDI, toute sa vie sacerdotale resta un temps de dure épreuve à cause de la maladie qui, depuis sa formation philosophique l’alitait incessamment. C’est à cause de cette maladie qu’il alla rester longtemps à la mission de Kizu où il se montra, par – delà sa souffrance, très engagé à visiter, à réconforter et à soulager, tous les jours, les malades à l’Hôpital de Kizu. Il faut en plus souligner son dévouement à la préparation des enfants de la première communion et ses voyages pastoraux dans les villages proches de la mission. Nonobstant sa maladie, il était plein de dévouement et d’ardeur apostolique. Dans une lettre à son Evêque, il révèle l’idée inspiratrice de son apostolat : « Donner le Christ aux âmes et les âmes au Christ »


En 1941, sentant que sa fin ne tarderait plus, il écrivit son testament dont nous citons le passage : « Je laisse tout ce que je possède à Monseigneur VANDERHOVEN pour son Vicariat … Ma mère si chère, je la confie aux bons soins des révérends Pères qui l’ont si souvent aidée jusqu’ici …Quant à mon âme, je la confie à la charité de mes chrétiens ». Au début de février 1942, il sentit ses forces décliner. Il demanda les derniers sacrements qu’il reçut avec une foi édifiante : sa belle âme était mûre pour le ciel.Le 20 février de la même année, un vendredi dans la soirée, il faisait sa promenade habituelle autour de la mission, accompagné du Père Supérieur. Mais comme il ne pouvait pas résister, il exprima le désir de rentrer dans sa chambre. A peine y était – il arrivé qu’il se sentit plus mal ; il s’étendit sur son lit et fit appel au Supérieur et au Frère qui le soignait. Le Père n’eut que le temps de lui donner une dernière absolution. Monsieur l’Abbé Philippe NGIDI, le chapelet à la main, leur sourit en guise d’adieu et de remerciement. Il fit un signe de croix … La porte du ciel s’ouvrit pour le recevoir ! La cloche a sonné … Ce fut, dans toute la mission, un profond silence d’abord, ensuite des cris de douleur que l’on eut peine à calmer. Tous les chrétiens des environs voulurent revoir une dernière fois leur cher Abbé.


Oui ! L’Abbé Philippe NGIDI est une personnalité forte et marquante, un vaillant combattant pour la foi chrétienne. Toutes ses épreuves au visage multiforme l’ont plongé dans le sang de l’Agneau pour le bain de purification. Il en était sorti purifié avant de reposer en Dieu. Il est un modèle d’une véritable émergence dans la foi, la vie chrétienne et la vie sacerdotale ; un modèle pour le prêtre, un modèle pour le Séminariste, un modèle pour tous et pour chacun. Sa trajectoire de vie en Dieu fit que soit adressée, le 20 février 1986, à Monseigneur MBADU alors Evêque de Boma, une lettre postulatoire demandant le lancement d’enquête sur la cause de la canonisation de ce saint Prêtre. Cette demande a été renouvelée en 1987, à l’occasion du 45ème anniversaire de sa mort. Mais la réalisation la plus éloquente, fut l’exhumation du corps de l’Abbé Philippe NGIDI au cimetière de Kizu où il était enterré pour le placer au cœur de son Séminaire à Boma, précisément à l’endroit où sera clôturée la présente célébration Eucharistique.


Abbé Jean-Claude DIAKI KHIENDO, Chargé de la culture
























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